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    Être un mercenaire de l'emploi, est-ce une si bonne stratégie ?

    Rédigé par
    Gauthier Bailleul Publié le 14 février 2023

    ”On n’a pas une carrière mais des carrières” reste à ce jour l’assertion qui illustre le mieux notre rapport à l’emploi. Néanmoins, les évolutions actuelles du marché du travail viennent apporter une nuance qui consacre davantage les entreprises capables de fidéliser leurs collaborateurs, et d’autant plus au cœur d’un contexte économique mondial tendu qui n’incite pas les actifs à changer de structure. Aux entreprises d’en profiter !

     

    S’affranchir des modèles classiques de carrière

    On connait la chanson : une carrière se dessine au fil du temps et des nombreuses expériences professionnelles. Durant les études et après, on a pour habitude de mettre l’emphase sur la nécessité de ne pas s’attarder trop longtemps dans une société pour franchir ce fameux cap en termes de salaire et de compétences. Ce rapport consumériste du travail, s’il peut être bénéfique par certains aspects, n’est pas forcément gage de réussite pour toutes les carrières. Au contraire, il incite les collaborateurs à ne pas visualiser les belles perspectives d’évolution en interne. En 2013, une étude de la Rouen Business School montrait déjà que la qualité de carrière était meilleure chez les cadres fidèles que chez les cadres dits « mercenaires ».

    Non, rester dans la même entreprise n’est donc pas un manque d’ambition. Grâce à la mobilité interne et la montée en compétences, pour ne citer que ces solutions, il est possible d’avoir un vrai plan de carrière au sein de la même entreprise. L’évolution des métiers et de leurs compétences étant constante, il est logique de ne pas exercer la même fonction ad vitam aeternam. Par ailleurs, la pénurie de talents amène toujours plus d’entreprises à fidéliser leurs collaborateurs, lesquels sortent peu à peu de cette posture de « mercenaires » à la recherche constante de la meilleure offre sur le marché. On tend peu à peu vers un équilibre où on part quand il est temps de partir et on reste parce qu’il y a de vraies perspectives. Dans les deux cas, il y aura toujours une prise de risque.

     

    Construire son projet dans la même structure

    Opter pour la fidélité c’est bien mais les entreprises doivent assumer pleinement ce choix fort. Bien entendu, la promesse ne sera pas la même selon que l’on est une TPE ou un grand groupe. Ces derniers auront davantage de moyens pour assurer un véritable accompagnement de leurs collaborateurs via des montées en compétences rapides assorties d’une politique d’augmentations alléchante. Néanmoins, la faculté des entreprises à adopter une approche par les compétences et leur transversalité est une des clés pour former ses collaborateurs aux compétences de demain. Pour fidéliser et limiter au maximum toutes velléités de départ, il est essentiel de miser sur ses talents et leur faire comprendre rapidement que l’avenir de la société se construit avec eux avant tout.

    C’est précisément dans ce contexte que la promesse employeur joue un rôle crucial. Dès la phase d’embauche et durant toute la durée du contrat, l’entreprise doit réellement blinder son offre de valeur en se concentrant sur un accompagnement cohérent de ses équipes, tant au niveau de l’intérêt des tâches que du salaire ou des à-côtés tels que le télétravail. En déployant cette démarche de personnalisation, on peut créer de nouvelles success stories, celles qui s’inscrivent dans le temps et marquent l’histoire d’une société. Il sera toujours compliqué de proposer une alternative à ceux qui veulent profondément changer d’air mais avant d’en arriver là, il est du devoir des entreprises d’activer tous les leviers permettant la fidélisation.

     

    Un contexte moins propice aux prises de risque

    Sans retirer quoi que ce soit aux stratégies de fidélisation des entreprises, on note tout de même un net recul de l’esprit d’aventure et de changement, lié en partie au climat d’incertitudes qui pèse sur nos sociétés. Le contexte économique et politique mondial, à commencer par la guerre en Ukraine, inquiète une large partie de la population et n’encourage pas les projets les plus radicaux. En conséquence, près de 59% des Français souhaitent rester dans leur entreprise selon une étude IFOP.

    Une tendance qui pourrait également s’accentuer avec le nouveau système d’allocation plus sévère de la réforme de l’assurance chômage applicable dès les premiers mois de l’année 2023. Dans tous les cas, les entreprises doivent profiter de la posture attentiste des actifs pour consolider leur proposition de valeur et offrir à leurs collaborateurs de belles perspectives d’évolution.

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    Opinion
    09 novembre 2022
    "Le métavers pourrait ouvrir une nouvelle ère du recrutement", Gauthier Bailleul (Hippolyte-rh) Que l'on soit pour ou contre, les prochaines années marqueront l'avènement des métavers comme la nouvelle attraction des entreprises. Un outil prometteur, notamment dans le domaine du recrutement, qui y voit un moyen de révolutionner ses pratiques historiques afin d'attirer de nouveaux talents et surmonter, espérons-le, les problématiques grandissantes liées à la pénurie de talents. Ce n'est un secret pour personne : la majorité des secteurs d'activité connaissent actuellement une forte pénurie de talents alors que les entreprises ont un besoin urgent de recruter, du fait notamment de l'explosion de la digitalisation. En juillet 2021, près de 48% des entreprises déclaraient rencontrer des difficultés de recrutement contre 37% en mai de la même année, selon une étude de la Banque de France. Une inquiétude qui monte et qui n'est pas près de s'estomper tant le phénomène se globalise. Face à ces enjeux, l'annonce du métavers et de ses possibilités représentent une alternative intéressante pour les recruteurs souhaitant valoriser leur marque employeur et attirer de nouveaux talents. Il n'est pas souhaitable d'écarter le contact humain pour autant mais les qualités du métavers peuvent réellement offrir une expérience interactive et décomplexée qui manque souvent aux processus de recrutement. Grâce à la réalité virtuelle et à la réalité augmentée, les recruteurs peuvent générer davantage de candidatures directes comme indirectes, et surtout attirer des profils, en priorité les plus jeunes, que l'on ne retrouve pas forcément au sein d'un processus de recrutement «à la papa». Même si cela reste de l'ordre du projectif, le cadre virtuel immersif du métavers pourrait permettre une meilleure présentation des métiers tout en mettant l'accent sur les soft skills des candidats au coeur des tests dédiés. L'objectif serait alors de donner au candidat la sensation d'être d'ores et déjà intégré à l'entreprise. C'est une évolution bienvenue pour les entreprises souhaitant recruter à l'étranger et où le télétravail est la seule option possible. En procédant de la sorte, les sociétés ont beaucoup à gagner car elles peuvent obtenir les meilleures compétences et s'affranchir des limites de temps et d'espace imposées par un démarche classique de recrutement. À défaut d'être le remède idéal aux problèmes de pénurie de talents, il convient d'affirmer qu'il s'agit là d'une perspective plus que prometteuse.   Des problématiques d'accessibilité Aussi tentante et excitante cette nouvelle expérience soit-elle, il est impératif de ne pas oublier les nombreuses questions relatives à son accessibilité. Comme toutes les innovations, elles sont principalement réservées, dans un premier temps, aux très grandes entreprises qui ont les moyens financiers pour développer et déployer ces technologies au sein de leur fonctionnement. Nul doute que le coût d'entrée sera particulièrement élevé, mais il baissera à mesure que les entreprises investiront dans ces nouvelles technologies. Au-delà de ces phénomènes normaux d'adaptation au marché, il reste plusieurs défis dont les concepteurs du métavers vont devoir se préoccuper, à commencer par l'équipement des candidats et l'accès au très haut débit à travers le monde. Actuellement, les casques de réalité virtuelle affichent un prix qui exclut d'office une grande partie de la population. Sans anticiper les évolutions de prix de ce marché, on imagine sans mal les industriels produire ces équipements à un prix raisonnable pour rendre accessibles ces technologies à un plus large public. Pour autant, la question de l'équipement semble marginale quand on prend conscience que près d'un tiers de la population mondiale n'a toujours pas accès à internet et encore plus au très haut débit. Et on le sait, il faudra, à minima, une connexion 5G pour profiter des services du métavers. La route est encore longue pour faire basculer tout le monde dans une nouvelle ère technologique.   Sensibiliser les entreprises... et les futurs candidats Mais inutile d'anticiper à outrance l'arrivée du métavers. Encore en développement ou tout simplement pas abouti, le concept de métavers mérite qu'on lui accorde de l'attention mais il est important d'en rester au stade de la sensibilisation, pour le moment. Les services RH des entreprises ont beaucoup souffert pendant la crise sanitaire, et il en va de la responsabilité des directions générales de les laisser souffler pendant un temps. Toutefois, sensibiliser les recruteurs à ces enjeux revient à prendre de l'avance sur ceux qui ne le font pas encore afin de saisir les bonnes opportunités le moment venu. C'est une stratégie que les entreprises peuvent également étendre aux futurs candidats dès que les premières questions relatives à leur orientation professionnelle surgissent. On pourrait alors imaginer un scénario dans lequel le métavers permettrait de découvrir et tester plusieurs métiers via une mise en situation immersive et pédagogique. Une approche inédite pour créer un lien plus naturel entre formation et monde professionnel et dénicher ainsi les talents de demain.